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  • mauricejeanauteur

Chapitre 10. La vérité à Mont-Laurier



Le temps était sombre, de gros nuages au-dessus de la ville de Mont-Laurier menaçaient comme des monstres voulant engloutir tout sur leur passage. Pierre-Philippe et Charlotte Simard, au volant de la Versa, étaient concentrés dans leurs pensées respectives. Malgré l’hiver qui tirait à sa fin, une neige épaisse se mit à tomber avec un brouillard tel qu’on voit dans les montagnes. De plus, une chaussée glissante ne facilita pas la conduite. Arrivée dans la ville, elle dut s’arrêter sur le bord de la rue tellement la visibilité était nulle. Pierre-Philippe profita de l’arrêt et prit la parole.

— Avant de continuer, pourquoi êtes-vous partie avec la drogue ? J’ai l’impression que vous me mentez, vous aussi. Vous allez m’expliquer qu’elle est votre implication dans cette histoire de drogue ?

Charlotte hésita longuement, mais il en savait déjà beaucoup, elle pouvait lui expliquer la vérité…

— Philippe Langevin et moi devions nous rendre à ce fichu chalet pour récupérer la drogue, sous l’ordre du grand patron. Ce dernier disait que cela ferait meilleure impression d’arriver dans ce chalet en couple d’un certain âge afin de récupérer la camelote. Cet idiot de Langevin a voulu m’écarter du plan, en m’enfermant dans le coffre de ma voiture. Le patron avait été précis sur notre mission, je devais monter avec lui et laisser ma voiture dans le stationnement du Saint-Hubert à Piémont. Cependant, il voulut changer le plan…

Et, elle se tut ne voulant pas en dire plus.

Malgré les aveux troublants de Charlotte, il continua sa route en sa compagnie, car il voulait absolument récupérer sa voiture.


De son côté, les choses ont mal tourné pour Philippe Langevin. Dans son plan machiavélique, pensant s’enfuir avec Florence et le 50 kg de cocaïne, le voilà coincé dans ce motel avec seulement quelques sachets de cocaïne dans l’attente de sa bien-aimée. Luc Prévost devait les amener à bord de son avion, en direction des Caraïbes, où une nouvelle vie les attendait. Craignant la police ou bien l’arrivée de Charlotte Simard, ce trouillard avec un faux nom se sentit dans ses petits souliers. Son patron, lorsqu’il l’engagea lui avait proposé de changer son nom, vu son passé carcéral. De leur côté, en attendant une accalmie de dame nature, les deux complices bien au chaud dans la Versa, continuèrent leur discussion, sous l’insistance de Pierre-Philippe.

— Maintenant, que pensez-vous faire en arrivant dans ce motel et surtout avec ce 50 kg de cocaïne ?

— Moi, lorsqu’on m’assigne une responsabilité, je l’assume et l’accomplis jusqu’au bout. Cependant, pas avant d’avoir réglé le compte de ce trou-du-cul de Langevin.

— Je ne veux pas être mêlé à vos plans sordides et frauduleux, je veux seulement récupérer ma voiture et vous laisser à vos complots.


Florence ayant défié la tempête avec son Pickup F150, ce véhicule robuste tenant la route plus facilement que la petite Versa de ses deux acolytes, arriva avant eux. Entrant dans le motel, elle aperçut un homme rageant de colère devant les circonstances nébuleuses du déroulement de leur plan. Sans un bonjour de circonstance, celui-ci se retourna vers elle et lui demanda à la manière d’un dictateur.

— Est-ce que tu as pu récupérer la cam ?

— Non, je suis désolée.

— Comment ça, tu es désolée ?

En se retournant, il s’élança de toutes ses forces en la giflant. Comme un animal abattu, elle tomba à la renverse en entraînant avec elle la petite table où se trouvait une lampe d’appoint. Se relevant difficilement, elle chercha son sac contenant son révolver. L’explorant, elle se rappelle du chien qui l’a pris dans sa gueule. Ce canin et ses propriétaires qui ont fait échouer leur plan, à elle et Philippe. Étourdie, elle réussit à se relever lentement, quand tout à coup, on frappa à la porte.

— Allez, Langevin, ouvre-moi cette fichue porte pour qu’on règle nos comptes une fois pour toutes.

Philippe et Florence figèrent comme des statues en entendant la voix de Charlotte Simard. Pierre-Philippe, lui, regarda sa voiture engloutie sous une tonne de neige. Tout ce qu’il voulait était de prendre ses clés et de retourner à Montréal. Comme un éclair, une idée lui passa par la tête. D’un mouvement brusque, il saisit la sacoche de Charlotte Simard. Tout en l’ouvrant pour prendre les clés de la voiture, il se hâta vers l’engin. À toute allure, il démarra en zigzaguant d’un côté et de l’autre, dans ce stationnement enneigé. « Seigneur, allez, avance », dit-il tout haut. Enfin sorti de l’entrée du motel, il accéléra en direction de la route 117 Sud.

Charlotte Simard, eut beau lui crier dessus, tempêter, et lui lancer les pires infamies, le voilà parti ! La Versa bleue, avec sa cargaison illégale, le mènera-t-il à Montréal ?

Se retrouvant sans issue, Charlotte Simard retourna vers le motel et frappa de nouveau à la porte.

— Allez, ouvre-moi cette crisse de porte qu’on discute. Car, vois-tu, nous sommes tous dans le pétrin.

Devant les faits, Philippe et Florence plièrent l’échine. Les trois fraudeurs furent d’accord, il était urgent de quitter ce motel et de prendre la route immédiatement, avant que Pierre-Philippe aille à la police, Charlotte Simard regarda Philippe Langevin droit dans les yeux, et lui dit :

— Nous réglerons nos différents après, espèce d’enculé. M’enfermer dans un coffre de voiture, à mon âge !

Comme le temps n’était pas à la discussion, ils s’empressèrent de monter dans le F-150 et de filer à toute allure afin de rattraper la petite Versa. Pierre-Philippe dû s’arrêter à une station-service pour faire le plein d’essence. En toute vitesse, il paya, appréhendant la poursuite des trois trafiquants. Toujours sur la 117 juste avant la sortie de Saint-Sauveur, il se demanda s’il ne devait pas prendre la sortie et aller tout droit au poste de police. « Me croiront-ils ? Ils vont sûrement me soupçonner… Jamais ils ne me laisseront aller avec cette drogue dans le véhicule. Et de plus, cette arme que j’ai substituée à cette Florence de malheur. » Il doit penser vite. Finalement, il passa tout droit à la sortie de Saint-Sauveur et emprunta automatiquement l’autoroute 15.

Le grand patron, du haut de sa cage de verre au lac Tremblant, faisait les cent pas. Ayant eu vent des circonstances nébuleuses qui retardaient l’opération à cause de cet idiot qui fit une location du chalet au lac Gareau. De plus, n’ayant plus comme collaborateur Luc Prévost, mort lors de l’écrasement de son avion à La Conception, il téléphona à Pierre Duhaime. En effet, il n’est pas en manque de relations. Pierre Duhaime est chef des Hell’s, dans les Basses-Laurentides, il vint lui prêter main-forte. Deux hommes, au volant d’une Porche Carrera, se lancèrent à la poursuite d’une Versa bleue et d’un F150, sur les recommandations de leur patron. Il n’était pas question d’échouer.





 


Retraitée de l’enseignement depuis dix ans, et ayant entamé des études universitaires à l’âge de 45 ans, je suis détentrice d’un brevet d’enseignement en formation professionnelle à l’UQÀM.


J’ai écrit mon premier roman : – La femme à travers les générations –avec l’encre de mon âme. Le livre fut publié octobre 2015 aux éditions de L’Apothéose. Le récit est d’ordre historique et psychologique et met en relief des épisodes temporels, reflets du passé.


Florence – tome 2. Ce dernier est plus contemporain et d’ordre psychosocial. Publié en octobre 2019 par la même maison d’édition.


Gill TinklerUne légende, un homme – est une biographie que je viens de terminer récemment sur cet homme de Mont-Laurier, nonagénaire, coureur de canot de haute performance. Avant-propos de : Francine Ouellette. Auto-édition




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