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Chapitre 12. Un inextricable imbroglio

mauricejeanauteur

Pierre-Philippe tenta d’analyser froidement sa situation, mais sans trop de succès. Les événements s’étaient bousculés à une vitesse vertigineuse ! Lui qui n’aspirait qu’à quelques jours de repos avant de reprendre le boulot, était plongé dans une histoire plus rocambolesque que celles qu’il avait dévorées dans les nombreux romans à suspense qui à ce jour faisaient son bonheur.

« Je ne pourrai plus jamais lire ce genre de livre, tout ce qui y est raconté me semblerait beaucoup trop fade », pensait-il en lui-même.

Il faut dire que son cerveau tournait à plein régime, mais un peu à vide. Et son cœur battait la chamade.

Qu’est-ce qui lui avait pris de se sauver avec la voiture de Charlotte Simard ? Bien sûr la sienne, enfouie sous la neige, n’était peut-être même pas en état de marche, mais il aurait pu au moins essayer ! C’est comme si la panique l’entraînait vers les mauvaises décisions ou des décisions trop rapides, irréfléchies.

C’était le temps ou jamais d’établir un résumé de sa situation.

« Me voici à Saint-Jérôme, dans une cour d’école, avec une voiture que l’on pourrait m’accuser d’avoir volée. Dans le coffre, des sachets de cocaïne d’une valeur de plusieurs milliers de dollars. Cette drogue est convoitée par un mystérieux patron, à ce que j’ai cru comprendre, et je suis poursuivi par deux femmes et un homme qui veulent à tout prix la récupérer, pour eux-mêmes ou pour leur chef, je m’en fous. En plus, il y a dans cette voiture assez de bijoux pour me permettre de partir à la retraite quelque part aux Antilles et d'y amener toute ma famille. »

En pensant à sa famille, une larme coula brièvement sur sa joue au souvenir de son frère, Luc, son protecteur quand il était gosse, celui qui souvent prenait les coups à sa place et qui maintenant était mort. Pierre-Philippe était pourtant certain, connaissant Luc, qu’il devait être un pilote habile, car même enfant il ne faisait rien à moitié. Était-ce un accident ou un meurtre ? Un règlement de comptes ?

Bon, cela ne changeait rien à son problème. Impossible de rester là des heures de temps ; il lui fallait se nourrir, bien sûr, et trouver un autre téléphone, car évidemment son chargeur était demeuré dans ce foutu chalet. Il se sentait drôlement seul, incapable de rejoindre qui que ce soit, comme s’il était à une croisée des chemins sans carte ni boussole.

Il devait aussi prendre une décision.

Se rendre à la police ? Encore une fois, il doutait que les policiers croient à ses explications embrouillées. Il risquait la prison. Dans un certain sens, il y serait en sécurité. Ou pas. Si le chef avait des accointances avec des membres de la maffia ou des Hell’s, ceux-ci auraient tôt fait de le retrouver pour lui faire cracher le morceau.

Ce n’était peut-être pas la meilleure solution.

Pourrait-il se débarrasser de cet encombrant véhicule et de tout ce qu’il contenait ? Il pouvait tout simplement le laisser là et courir prendre le train de Saint-Jérôme qui le ramènerait à Montréal et à sa vie habituelle.

Cependant, il y avait des risques pour que, même s’il nettoyait soigneusement l’automobile et tout ce qu’il y avait à l’intérieur, il soit possible de le retracer à partir de ses empreintes.

Y mettre le feu ? Cela attirerait sans aucun doute l’attention et cela mettrait fin à cette épopée. Mais les trois malfrats connaissaient son identité, il avait dit son nom à Florence, et cela leur serait facile de remonter jusqu’à lui, pour se venger de la perte encourue.

La jeter dans le lac ? Y avait-il d’ailleurs un lac assez grand dans la région pour qu’il puisse l’immerger pour de nombreuses années ? Pierre-Philippe s’imaginait laisser l’auto entrer dans le Lac des Sables, à Ste-Agathe des Monts ; quelques semaines plus tard, on verrait des baigneurs un peu bizarres, ayant bu sans le vouloir de l’eau contenant de la cocaïne…

Non. Le manque de nourriture et le stress le faisaient divaguer. Il lui fallait trouver de l’aide, vite, quelqu’un qui n’était pas déjà impliqué, quelqu’un de fiable, qui pourrait aussi si tout allait mal parler en sa faveur.

Son patron, Nick Laverdure.

Nick était un homme solide. Carré, barbu, imposant ; responsable du service où travaillait Pierre-Philippe depuis maintenant 4 ans, il avait à sa charge onze techniciens. Pierre-Philippe ne l’avait jamais vu s’impatienter, critiquer un employé, ni agir de façon imprudente ou contraire à l’éthique.

Ce n’est pas son patron qui l’avait forcé à prendre ses vacances en avril, simplement il y avait d’autres techniciens plus anciens que lui, et les dates de vacances avaient été tirées au sort parmi les « nouveaux ».

Il devait contacter Nick rapidement, et lui expliquer la situation. Il serait à même de l’aider à réfléchir, et surtout, il pourrait se porter garant de lui si jamais la police venait à douter de son honnêteté et de la véracité de son histoire. Histoire abracadabrante il faut bien le dire.

Tant pis pour la nourriture et pour le téléphone, c’était trop risqué de s’arrêter en chemin, il n’avait que trop perdu de temps. Il attraperait un sandwich à grignoter à la prochaine station-service.

Il reprit donc la route vers le bureau de Montréal ; encore une soixantaine de kilomètres à avaler. Pierre-Philippe préférait ne pas utiliser l’autoroute 15, car il était presque sûr que ses trois poursuivants s’y trouvaient.

Cependant, ce qu’il ne savait pas c’est que le chef avait envoyé à ses trousses deux brutes épaisses. S’il l’avait su, cela l’aurait fait flipper encore plus. En plus, ce même chef avait placé une puce électronique dans un des sachets de cocaïne, difficile à déceler. Tout cela parce qu’il avait eu quelques doutes sur la loyauté de Philippe Langevin. Avec raison comme on a pu le voir.

C’était donc très facile pour ses deux hommes de main de le retracer. Et les deux truands, Loïc et Cristiano, étaient beaucoup plus dangereux que Langevin et les deux femmes.

La compagnie où travaillait Pierre-Philippe était située sur le boulevard Gouin Ouest.

Il lui restait encore une trentaine de minutes à rouler. En vitesse, il sortit s’acheter un sandwich et une bouteille d’eau dans un dépanneur, et se remit en route. En veillant bien sûr à ne pas dépasser la limite de 90 km sur la 117, car ce n’était pas vraiment le temps d’attirer l’attention d’un policier !

Il remarqua qu’une Porsche Carrera rouge vif le suivait de près.

Parvenu à la hauteur de Sainte-Thérèse, il pensa qu’un petit tour sur l’autoroute lui permettrait d’arriver plus rapidement et de pouvoir déposer son fardeau.

La Porsche le suivit sur l’autoroute.

Les passagers ne ressemblaient pas à Philippe Langevin ni à Charlotte ou Florence ! D’ailleurs, il n’avait pas revu ces trois-là, et avait poussé trop vite un soupir de soulagement en croyant qu’ils l’avaient perdu de vue.

Mais ces deux-là ne lui disaient rien qui vaille.

Il pesa un peu plus sur le champignon, histoire de vérifier s’ils feraient la même chose ou si leur présence était un simple hasard. Comme de fait, ils accélèrent également. Et les deux voitures entamèrent à partir de Prévost une course poursuite, qui les mena dans les rues de Laval, puis sur le boulevard Gouin, que Pierre-Philippe vit arriver avec satisfaction, mais aussi une grande inquiétude.

Bizarrement, aucun policier ne les avait pris en chasse. Tant mieux ou tant pis. Mais Pierre -Philippe craignait maintenant d’entrer dans le bâtiment ; si ses poursuivants étaient armés ? S’ils tuaient son patron, et tous ses collègues ?

Parvenu dans le stationnement de l’entreprise, Pierre-Philippe découvrit avec stupéfaction le F-150 de Florence. Comment avaient-ils fait pour le retrouver aussi vite ? Et comble de l'horreur, il aperçut dans le véhicule sa sœur Lauriane et sa nièce Sandrine…


 


J’écris depuis toujours je crois. Des chansons, des poèmes, mon journal intime. La lecture aussi a toujours fait partie de ma vie! La maison de mes parents contenait une immense bibliothèque…

Puis, à l’âge adulte, l’écriture est devenue un outil de travail : créer des contenus de formations, des outils de travail, rédiger des documents promotionnels, des blogues sur des sujets variés, prêter ma plume à des revues et des infolettres.

Conseillère en carrière de métier, j’ai voulu, en 2014, concrétiser toute mon expertise et mes outils dans un livre, Trouvez un emploi qui vous ressemble! Rédiger ce guide a été une expérience extraordinaire dont j'ai aimé toutes les étapes. J’ai adoré tenir dans mes mains mon premier « rejeton » papier!


Par la suite, après avoir été proche aidante pendant 12 ans, et avoir souffert d’usure de compassion, j'ai offert et continue à offrir des conférences et des formations à toutes les personnes qui en aident d’autres, afin de les sensibiliser à l’usure de compassion et les aider à s’en protéger.


Quelques années plus tard, j’ai voulu partager les résultats de ces formations, les outils trouvés ou créés, ainsi que 18 témoignages dans un guide superbe : Usure de compassion : jusqu’où aller sans se brûler?


Cependant, je voulais utiliser ma plume d’une façon plus ludique : inventer des personnages, les faire vivre et leur faire connaître des aventures.


Ce qui a mené à la rédaction de mon premier roman, une grande fiction historique, qui allie mes intérêts pour l’art, l’histoire, le Moyen Âge. Ce roman raconte la vie de deux femmes vivant à 500 ans d’écart, ainsi que les écueils rencontrés et la façon dont chacune y a fait face.


Cette écriture, qui exigé beaucoup de recherches, m’a amenée à me replonger avec plaisir dans cette époque fascinante de la fin du Moyen Âge.


Ce roman a été publié en 2021.


Parallèlement, j'ai écrit plusieurs contes et nouvelles. Un de ces contes, que j'illustre moi-même, sera lui aussi disponible en 2021.


J'aime observer des éléments du quotidien et leur donner une nouvelle vie, les regarder avec une nouvelle perspective...


 
 
 

1 Comment


Joanne Turcotte
Joanne Turcotte
Sep 14, 2021

Excellente plume Madeleine ! J'adore te lire.😆

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