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mauricejeanauteur

Chapitre 4. Une étrange découverte


Pierre-Philippe s’est mis à fouiller partout dans la pièce, jetant les coussins par terre, déplaçant les meubles avec violence, de plus en plus fébrile.

— Où sont passées ces satanées clés ?

Il regarda Florence d’un air soupçonneux. Aurait-elle eu le temps de les prendre ? Non, car ils étaient sortis en même temps. Mais… peut-être lorsqu’il était allé chercher une bière dans la chambre ?

En parlant de bière, celle-ci, combinée à la pluie incessante, avait fait son œuvre. Pierre-Philippe se retrouva avec une furieuse envie, même si l’image de la femme étendue l’avait retenu jusque-là. Mais en ouvrant la porte de la salle de bain, ce fut le choc. Le cadavre avait disparu, comme s’il s’était évanoui dans les airs, ne laissant derrière lui qu’une robe de chambre, abandonnée et sale.

Cette femme était-elle un fantôme ? Un esprit comme dans les histoires que leur mère leur racontait, lorsque leur père n’était pas là ou qu’il ronflait dans le salon ?

Mais était-elle vraiment morte ? Il ne s’était pas approché d’elle, à cause du souvenir trop douloureux de sa mère couchée sur le carrelage de la salle de bain. Il n’avait pas vérifié son pouls. Florence non plus. Elle l’avait même empêché de venir près du corps, par délicatesse, ou peut-être pour une tout autre raison.

— Florence, appela-t-il d’une voix chevrotante. Venez s’il vous plaît.

— Qu’y a-t-il ?

Pierre-Philippe n’eut pas besoin de répondre. La robe de chambre étalée au sol parlait d’elle-même.

— Où est-elle ? s’écria-t-il. Que se passe-t-il ici ?

Au même moment, ils entendirent un bruit sourd provenant d’en dessous du plancher.

Pierre-Philippe ignorait qu’il y avait un sous-sol, ses explorations s’étaient arrêtées au salon-cuisine et à la chambre. Par où pouvait-on s’y rendre ? Le petit tapis du salon était légèrement retroussé. Il le souleva rapidement et découvrit une trappe.

Est-ce que des gens étaient entrés dans la cave sans qu’il s’en rende compte ? Est-ce que Florence les avait aidés ? Il ne savait plus trop à qui faire confiance…

Les bruits s’étaient tus. Tout n’était plus maintenant que silence.

Il prit la lampe de poche d’une main et son courage de l’autre. Ou plutôt il s’empara d’un grand couteau, pratiquement une des seules choses fonctionnelles dans ce chalet pourri.

Mettant le doigt sur sa bouche, pour faire signe à Florence de se taire, il descendit précautionneusement l’escalier branlant menant à une espèce de réduit sombre, où il fallait se courber pour avancer.

Avec prudence, il promena le faisceau de sa lampe. Rien. Personne.

— Florence, vous pouvez venir, c’est tranquille.

Il aimait mieux la savoir avec lui que derrière lui. Toute cette situation le rendait extrêmement nerveux.

Il entreprit de visiter le petit espace de fond en comble, pour trouver des indices et découvrir la source du bruit sourd qu’il avait entendu. Encore des fantômes ? Ou des êtres bien vivants qui avaient réussi à pénétrer dans le chalet pour ensuite s’enfuir ?

Il aperçut une pile de caisses qui semblaient relativement neuves. Une de celles-ci était ouverte. Il déplaça sa lampe de poche pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur… Des sachets. Plusieurs centaines de sachets, tous bien cordés, et contenant une substance blanchâtre. Sûrement pas de la farine ! Plutôt de la drogue, mais de quelle sorte, difficile à dire !

Cela signifiait que ce chalet, en plus d’être malpropre, mal tenu, sans aucune commodité, servait de repaire pour des contrebandiers !

Il se retourna vers Florence, qui jetait un regard avide sur le contenu des boîtes. Elle ne semblait pas autrement surprise. Pierre-Philippe se dit qu’une fois revenu en haut, il aurait une sérieuse discussion avec elle.

Pour le moment, il cherchait à comprendre comment les personnes qui étaient sans aucun doute venues dans la cave quelques instants auparavant avaient pu s’enfuir, et il voulait aussi repérer la source du bruit qu’il avait entendu.

Il continua à regarder partout, à la lueur de sa lampe, sur les côtés, devant lui, tout en surveillant Florence du coin de l’œil.

Des traces de pas humides étaient visibles dans la poussière du plancher. Elles se dirigeaient vers un recoin très sombre de la pièce. Pierre-Philippe y découvrit les contours d’une porte à peine esquissés dans la pénombre.

Il poussa la porte qui s’ouvrit sans aucun grincement, preuve qu’elle avait récemment servie. Elle buta contre le mur extérieur, provoquant le même son que celui qui l’avait intrigué quelques instants auparavant. Il comprenait maintenant pourquoi il n’avait pas vu cette porte en faisant le tour du chalet : elle était bien camouflée dans un fouillis d’arbustes et de buissons, qui, une fois franchi, fit apparaître deux traces de pas parallèles, bien visibles sur le sol humide.

Tout à coup, il entendit le bruit familier du moteur de sa Hyundai, qu’il reconnaîtrait entre mille. Le temps de se précipiter, c’était déjà trop tard. Glissant et lançant de vigoureuses giclées de boue, sa voiture s’éloignait, avec le ou les inconnus, son télescope et quelques autres bagages.

La Versa bleue était toujours là. Pourquoi ne l’avaient-ils pas prise ? Elle ne semblait pas enlisée, puis il se dit que cela valait la peine d’essayer de la faire démarrer, en rapprochant les fils comme dans les films. Ou peut-être qu’un double des clés était encore dans le sac à main de Charlotte Simard, que Florence avait rapporté dans le salon.

Pierre-Philippe n’avait plus qu’un désir : trouver un moyen de fuir cet endroit détestable et dangereux. Dégoter un lieu tranquille pour continuer sa lecture en buvant sa bière. Tout plutôt que rester là.

En se retournant pour se rendre à l’escalier, il vit soudain Florence qui le tenait en joue avec un revolver venu on ne sait d’où.

— Quoi ? Que faites-vous ? hurla-t-il.

Il se rendit compte que son intuition ne l’avait pas trompé, mais qu’il avait baissé sa garde trop vite.

— Vous feriez mieux de monter et de rester tranquille.

Le ton doucereux et très calme de Florence ne fit qu’augmenter la tension.

Une fois en haut, elle l’obligea à s’asseoir sur une chaise et attacha ses mains derrière les barreaux à l’aide des cordons qui retenaient les rideaux.

Pierre-Philippe avait l’impression de nager en plein roman policier de mauvaise qualité.

— Ne me dites pas que vous êtes avec eux !

Elle eut un sourire inquiétant.

— Je devais rejoindre Philippe ici et nous devions nous partager le butin. Je ne comprends pas qui est cette femme ni pourquoi Philippe est parti avec elle. Peut-être qu’elle l’a pris en otage. Tout ce que je sais, c’est qu’il va revenir me chercher et récupérer sa part de ce qu’il y a à la cave.

Maintenant que Pierre-Philippe était réduit à l’impuissance, elle pouvait cesser de le surveiller, pensait-elle. Sauf que les liens dont elle s’était servi, comme tout dans ce chalet d’ailleurs, étaient usés à la corde. Le prisonnier commença à se détacher discrètement.

Florence se rendit à la fenêtre, écarta les rideaux, guettant le retour de son complice.

— Je ne comprends pas, dit Pierre-Philippe. Pourquoi courir le risque de cacher de la drogue dans un chalet à louer ?

Elle ricana.

— Comment aurions-nous pu croire que quelqu’un soit assez stupide pour louer ce chalet crasseux et décrépit ?

Elle revint se poster à la fenêtre, et Pierre-Philippe continua d’essayer de libérer ses mains.

Soudain, on entendit le léger ronronnement d’un moteur, suivi du bruit d’une portière que l’on claque.

Trois coups furent frappés à la porte.


 

Madeleine Fortier. J’écris depuis toujours je crois. Des chansons, des poèmes, mon journal intime. La lecture aussi a toujours fait partie de ma vie! La maison de mes parents contenait une immense bibliothèque…

Puis, à l’âge adulte, l’écriture est devenue un outil de travail : créer des contenus de formations, des outils de travail, rédiger des documents promotionnels, des blogues sur des sujets variés, prêter ma plume à des revues et des infolettres.

Conseillère en carrière de métier, j’ai voulu, en 2014, concrétiser toute mon expertise et mes outils dans un livre, Trouvez un emploi qui vous ressemble! Rédiger ce guide a été une expérience extraordinaire dont j'ai aimé toutes les étapes. J’ai adoré tenir dans mes mains mon premier « rejeton » papier!

Par la suite, après avoir été proche aidante pendant 12 ans, et avoir souffert d’usure de compassion, j'ai offert et continue à offrir des conférences et des formations à toutes les personnes qui en aident d’autres, afin de les sensibiliser à l’usure de compassion et les aider à s’en protéger.

Quelques années plus tard, j’ai voulu partager les résultats de ces formations, les outils trouvés ou créés, ainsi que 18 témoignages dans un guide superbe : Usure de compassion : jusqu’où aller sans se brûler?

Cependant, je voulais utiliser ma plume d’une façon plus ludique : inventer des personnages, les faire vivre et leur faire connaître des aventures.

Ce qui a mené à la rédaction de mon premier roman, une grande fiction historique, qui allie mes intérêts pour l’art, l’histoire, le Moyen Âge. Ce roman raconte la vie de deux femmes vivant à 500 ans d’écart, ainsi que les écueils rencontrés et la façon dont chacune y a fait face.

Cette écriture, qui exigé beaucoup de recherches, m’a amenée à me replonger avec plaisir dans cette époque fascinante de la fin du Moyen Âge.

Ce roman sera publié en 2021.

Parallèlement, j'ai écrit plusieurs contes et nouvelles. Un de ces contes, que j'illustre moi-même, sera lui aussi disponible en 2021.

J'aime observer des éléments du quotidien et leur donner une nouvelle vie, les regarder avec une nouvelle perspective...

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